texte de Esther Salmona sur Bande passante
c'est une voix qui passe... j'aurais pu l'écouter par hasard... elle vient de moi... ou de sous la mémoire... elle est passée par où je suis passée... elle est revenue... c'est une voix qui passe... elle est entrecoupée, submergée... j'ai la même... nous marchons ensemble... elle fait un pas... je la suis... elle est derrière... je la suis... attentivement, avec précaution... elle reviens... elle passe... elle dit.. .que dit-elle... je refais le circuit avec elle... c'est une voix... elle dit, me dit, ce qu'elle voit, ce qu'elle a vu... là, comment, en haut, la couleur, les chaussures, le bitume, la marche...elle me suit à côté des voix... qui passent... s'arrêtent... je tourne... je fais le circuit... les espaces s'élargissent... sous moi elles passent... si je pense aussi c'est dans l'air... circuit... le point départ... je double mon regard, je double mes pas, je double mon corps, le dépasse... je ne me multiplie pas, je me dé-double, dé-passe... la voix à travers... troue mon réel, le met en bulle, l'aére et passe mon corps au tamis de la doublure: je renverse et cours... atteins... j'atteins la voix... le long couloir de l'espace, c'est comme quand les détails te sautent au visage et s'agrippent... tu baisses la tête, ils ne tombent pas, ils restent même aux angles morts... tu suis le long couloir et part au point de départ... la voix passe... là tout éclate... tu croyais l'angle mort il est vif et pique les yeux quand la voix passe, passe au corps le délai et te rassois dans le fourmillement du désir
texte écrit par Ester Salmona suite à une présentation de Bande Passante à Marseille. Mai 2007.
Bande passante
fiction de guillaume Fayard sur Bande passante
notes de travail au cours de la création de Bande passante