promenades blanches
prochaines présentations le 18, 19 et 20 septembre 2010
à Bruxelles dans le festival Le Kanal
Visites sensibles et guidées
une proposition d'Alain Michard et Mathias Poisson
Paris, Cité Internationale, 2009 © photo Johann Maheut
Alain Michard et Mathias Poisson invitent à pratiquer la déambulation comme un art. Pour cela, ils proposent aux promeneurs de chausser des lunettes floues. Ils les guident par petits groupes à travers une série de lieux méticuleusement choisis. Ces promenades font apparaître des sonorités, des températures, des odeurs habituellement masquées par la prédominance de limage. Les lunettes, fabriquées spécialement pour lexpérience, transforment la réalité au point de la rendre étrangère. Elles proposent une vision du monde à la fois abstraite, douce et organique.
Les Promenades blanches sont à la fois une performance in situ et une expérience collective traversant des grands espaces (villes, parcs). Ces promenades sont proposées à un groupe dune trentaine de spectateurs, elles débutent par un protocole enregistré et illustré gestuellement par Alain Michard et Mathias Poisson. Elles se font en silence, deux par deux. Chaque duo se compose dun guide attentionné et dun guidé qui porte des lunettes floues. Ce dernier voit alors le monde sous un aspect inconnu, tout lui apparaît flottant, composé de tâches de couleurs lumineuses, sans contours ni perspective. La promenade se fait entièrement à lécoute, dessinant une longue cohorte silencieuse. Cest à la fois une chorégraphie du paysage et une composition sonore. La promenade dure une heure et demi et les rôles sont interchangés au milieu du parcours. Le plaisir de la promenade se joue dans lalternance des ambiances et des densités, la perception de la rythmique propre aux espaces, labandon au guidage, la beauté des formes floues et la sensation dun groupe de marcheur mystérieux.
Chamarande, 2008 © photo Johann Maheut
Les Promenades blanches sont des traversées de territoire. La marche ralentit, se suspend, les passages senchaînent dune atmosphère à une autre, les accumule, simprègne de la diversité des sensations collectées. Le parking, lhôpital, le chantier, la chapelle, lhôtel, le cinéma, le jardin, le centre commercial, la boulangerie, les intérieurs et les extérieurs se succèdent, comme autant de lieux de vie dont les promeneurs sont les passagers fugaces. La composition chorégraphique se construit dans ce rapport des corps aux paysages. Et le groupe de promeneurs forme lui-même un corps, une unité qui souligne, dessine des figures. Il se regarde de lintérieur. Il se regarde de lextérieur. À la fois protégé par lintensité du moment vécu et conscient dêtre en représentation.
Processus de recréation :
Dans la phase préparatoire, chaque nouveau lieu fait lobjet dune exploration méticuleuse. Plusieurs jours sont nécessaires aux repérages et à la composition dune nouvelle version des Promenades blanches, propre au territoire quelle traverse et à la thématique qui sen dégage. Peu à peu les promenades évoluent vers une forme chorégraphique spécifique, composant avec les rythmes et des figures nées de la géographie des lieux (ligne de front, recul, course, dispersion, masse, ).
Chamarande, 2008 © photo Mathias Poisson
Chamarande, 2008 © photo Johann Maheut
À lorigine :
Les Promenades blanches ont été élaborées en 2006 pour le festival novart dans le cadre de la résidence « La revue Louma » au TNT à Bordeaux. Alain Michard et Mathias Poisson ont confronté leurs perceptions de la ville avec celles de déficients visuels lors dune série dateliers. Ils ont expérimenté de nouveaux rapports à lespace et à la déambulation. Les questions de guidage, de mobilité et de sensations ont directement été abordées et sont devenues des espaces à investir artistiquement.
Lieux de re-création :
Domaine départemental de Chamarande / Centre dart.
Versailles, Festival Plastique Danse Flore / Potâger du Roi.
Paris, Théâtre de la Cité Internationale.
Rennes, C. C. Colombier / Festival les Tombées de la nuit.
Versailles, 2008 © photo Stéphane Buellet
Rennes, 2009 © photo Mathieu Harel-Vivier
Rennes, 2009 © photo Mathieu Harel-Vivier